Le bilan préopératoire
en chirurgie réfractive
Ce bilan est indispensable pour valider l’indication opératoire. Il est réalisé par le biais d’une ou plusieurs consultations spécialisées. Il a pour objectif de déterminer la faisabilité d’une telle intervention, d’éliminer les contre-indications, valider les aspirations visuelles du candidat.
On vérifie dans un premier temps la stabilité du défaut réfractif que l’on envisage de corriger. En effet, l’absence de stabilité vérifiée de l’amétropie constitue une contre-indication dans la mesure où le défaut réfractif aurait besoin d’être corrigé à nouveau après la chirurgie d’une part, mais surtout cette situation pourrait cacher une pathologie cornéenne latente.
L’âge du patient est pris en considération car les attentes visuelles sont différentes quand on a 30 et 50 ans ; on opère par ailleurs très rarement avant 25 ans. Les antécédents personnels ou familiaux de pathologie oculaire, en particulier cornéenne seront recherchés systématiquement.
Le mode de vie, la pratique de sport de combats, la conduite nocturne imposeront des ajustements en termes de choix chirurgical. L’examen ophtalmologique comportera une mesure de la réfraction objective et manifeste, sans et avec cycloplégie pour optimiser le résultat visuel final.
Le praticien vérifiera ensuite l’absence de pathologie oculaire, éventuellement latente et vérifiera par de nombreux examens préopératoires l’absence de signe laissant évoquer l’existence d’un kératocône (déformation cornéenne patente ou frustre), ou d’une contre-indication à la réalisation d’une telle chirurgie. Le bilan préopératoire comporte classiquement un examen ophtalmologique complet avec mesure de la pression intra-oculaire, examen du fond d’œil.
On pratiquera une ou plusieurs topographies cornéennes, après une interruption de port de lentilles, de même qu’un examen OCT de la cornée pour vérifier l’intégrité de la cornée, l’absence de signe pouvant exposer à un risque chirurgical spécifique.
Ainsi les patients présentant des cornées « suspectes » ne pourront pas bénéficier d’une chirurgie cornéenne avec découpe et pourront être orientés vers un autre type de chirurgie. La chirurgie réfractive est classiquement contre-indiquée en cas de pathologie oculaire patente, notamment en cas de kératocône, de rétinopathie diabétique évolutive, d’amblyopie fonctionnelle profonde, d’oeil fonctionnellement unique… Certaines pathologies générales interfèrent avec les indications opératoires, c’est le cas des collagénoses ; les atteintes herpétiques imposent certaines précautions, de même que l’existence d’un syndrome sec susceptible d’être aggravé par la chirurgie. Il est à noter qu’il existe des contre-indications réglementaires et professionnelles particulières et il revient au patient concerné de se renseigner à ce propos.
Le colloque singulier initié en consultation est indispensable pour éliminer les contre-indications chirurgicales, valider les aspirations visuelles et leur caractère raisonnable, poser l’indication opératoire et recueillir le consentement éclairé du candidat à cette chirurgie.