La chirurgie cornéenne
Elle est soustractive, son principe consistant à modeler en amincissant la cornée en fonction du défaut réfractif à corriger.
A titre d’exemple, pour traiter une myopie, on va amincir la cornée en son centre, pour limiter sa puissance focalisatrice.
Le volume tissulaire ablaté est proportionnel au degré d’amétropie que l’on cherche à traiter.
Ainsi on comprend très vite une des limites de cette chirurgie, que représentent les fortes amétropies : il est indispensable de conserver une architecture post opératoire sécuritaire, et on ne peut pas retirer un volume tissulaire trop important pour éviter un amincissement cornéen excessif qui pourrait favoriser la survenue d’une déformation cornéenne que l’on nomme ectasie.
1- La photo-kératectomie réfractive ou PKR
Elle consiste à modeler la cornée par le biais d’un laser EXCIMER qui pulvérise le volume cornéen programmé, ce qui permet de corriger l’amétropie initiale, une fois la cornée cicatrisée. Cette technique est utilisée depuis le début des années 90, avec des résultats visuels appréciables, mais impose un certain inconfort voire une certaine douleur pendant la période de cicatrisation ; la récupération se fait progressivement et n’est évaluée qu’une fois la cicatrisation cornéenne achevée.
2- Le LASIK ou « Laser-Assisted In-Situ Keratomileusis»
Cette technique consiste à réaliser un lenticule cornéen superficiel, permettant d’accéder ainsi au stroma et de réaliser l’ablation tissulaire sous le lenticule préalablement réalisé, repositionné à la fin du modelage au laser EXCIMER. Cette technique a été décrite comme « miraculeuse » par certains patients opérés, car effectivement la récupération visuelle se fait rapidement, et on voit clair quelques heures après l’acte chirurgical. Elle est plus invasive que la PKR, du fait de la découpe cornéenne, et ne peut être proposée en cas de doute sur une cornée « fragile ». La découpe cornéenne peut être réalisée par un micro-kératome, c’est à dire une lame vibrante automatisée, ou par le biais d’un deuxième laser appelé femtoseconde avec un profil de sécurité optimisé. Ce laser provoque une solution de continuité par le biais de bulles de cavitation jointives, un peu comme si on écartait les cellules cornéennes, la situation de continuité ainsi créée permet de réaliser le lenticule proprement dit avec un petit instrument qui permet une communication entre les différentes bulles de cavitation. Le Lasik peut donc faire intervenir deux lasers, le premier réalisant la découpe du lenticule, le deuxième modelant la cornée en fonction du trouble réfractif à traiter.
3- Le SMILE ou « Small incision lenticule extraction »
C’est la technique la plus récente utilisée depuis 2004 où le volume tissulaire n’est plus pulvérisé à l’aide du laser EXCIMER mais retiré physiquement sous la forme d’un petit lenticule intra-stromal réalisé par un laser femtoseconde. Ce laser va donc créer une solution de continuité antérieure et postérieure, le lenticule ainsi créé a un volume correspondant à l’amétropie à traiter (à l’heure actuelle seulement la myopie et l’astigmatisme sont susceptibles d’être corrigés par cette technique), et est retiré manuellement par l’opérateur par le biais d’une petite incision, elle aussi réalisée au laser femtoseconde. Cette technique est aussi réservée aux cornées « parfaites », avec une bonne épaisseur initiale, sans asymétrie, sans défaut biomécanique.