FAQ Chirurgie réfractive
Qu’appelle-t-on « chirurgie réfractive »
Ce terme générique s’adresse à toutes les techniques chirurgicales qui permettent de corriger les défauts fonctionnels de la vision :
- Myopie : défaut visuel qui se manifeste par une vision floue de loin alors que la vision de près reste nette.
- Hypermétropie : défaut visuel qui se manifeste en vision de près, avec des difficultés de mise au point, qui se complète secondairement par des difficultés en vision de loin.
- Astigmatisme : défaut visuel entraînant des difficultés en vision de près et en vision de loin, la focalisation des rayons lumineux se faisant en différents points.
- Presbytie : défaut visuel touchant typiquement la vision de près, survenant après 40-45 ans.
La chirurgie réfractive regroupe donc les chirurgies qui permettent de s’affranchir, tout ou partie, de sa correction lunettes ou lentilles : la chirurgie réfractive est la chirurgie de la vision.
Peut-on se débarrasser de ses lunettes ou de ses lentilles ?
Les techniques de chirurgie réfractive utilisées à l’heure actuelle sont très abouties et permettent d’envisager une indépendance vis-à-vis de sa correction visuelle. Il faut néanmoins remplir certaines conditions pour pouvoir être opéré. En effet, cette chirurgie est une chirurgie fonctionnelle qui ne s’adresse qu’à des yeux en bonne santé, sans aucune pathologie sous-jacente. Votre ophtalmologiste, Dr BLUMEN-OHANA, ainsi que toute son équipe, sont à votre disposition pour réaliser le bilan de votre vision, ainsi que tous les examens complémentaires nécessaires pour valider la faisabilité d’une telle chirurgie. C’est également pendant le bilan préopératoire que les différentes alternatives chirurgicales vous seront exposées, l’indication opératoire sera individualisée en fonction de vos besoins visuels et de votre mode de vie. Votre ophtalmologiste vous accompagne tout au long de votre parcours et répond à toutes vos questions : n’hésitez pas à lui faire part de vos doutes ou interrogations, un patient informé est un patient moins stressé qui arrivera plus serein le jour J de la chirurgie.
Pourquoi envisager une chirurgie réfractive ?
Vous êtes myope, hypermétrope, astigmate ou presbyte, vous ne supportez plus vos lunettes ou tolérez de moins en moins bien vos lentilles. Vous souhaitez vous débarrasser de votre correction pour le sport, des raisons esthétiques, ou vous rêvez tout simplement de voir clair en vous réveillant ?
Parlez-en à votre ophtalmologiste qui saura vous conseiller au mieux. Il faut néanmoins respecter quelques recommandations générales : avoir plus de 20-22 ans, avoir une vision stable depuis plus de deux ans, ne pas avoir de pathologie oculaire sous-jacente ou de maladie générale active. Après 40 ans, il faut également prendre en considération la presbytie pour une indépendance accrue et plus longue dans le temps vis-à-vis de la correction optique.
En quoi consiste le bilan préopératoire en chirurgie de la vision ?
Il consiste à réaliser tout d’abord, tous les examens nécessaires pour valider la faisabilité de la chirurgie ; il permet ensuite de vous proposer la technique la plus appropriée à votre cas. C’est l’occasion enfin de vous donner toutes les explications nécessaires médico-pratiques. L’objectif ultime étant de vous proposer une chirurgie personnalisée, fonction de votre défaut de vision, de votre âge, de vos activités quotidiennes… et ce avec toutes les précautions de mise pour encadrer le geste chirurgical d’un profil de sécurité maximal. Vous bénéficierez entre autres d’une topo-tomographie de la cornée, d’une biométrie oculaire, d’un examen en cohérence optique appelé OCT… en plus de l’examen approfondi de votre vision et de votre œil. Il est assez régulièrement nécessaire de vérifier les mesures de votre réfraction (défaut visuel) par un examen sous cycloplégie : on instille pour cela des collyres qui suppriment l’accommodation naturelle de vos yeux pour éviter tout risque d’erreur.
Quelles sont les techniques chirurgicales qui peuvent traiter les défauts de vision ?
L’œil est constitué d’une succession de milieux transparents, permettant aux rayons lumineux qui traversent la cornée, le cristallin le vitré d’aboutir à la rétine, tissu neurosensoriel qui transmet un message électrique aux voies visuelles puis au cerveau qui interprète le message et le convertit en image. En cas de défaut de vision, la focalisation des rayons lumineux ne se fait pas sur la rétine, en un point précis. Les techniques de chirurgies réfractives ont pour objectif de restaurer une bonne focalisation des rayons lumineux sur la rétine pour que les images soient perçues comme nettes. Cet objectif est atteint soit en transformant les milieux transparents de l’œil, notamment la cornée ou le cristallin, soit en rajoutant une lentille dans l’œil.
1- Les techniques chirurgicales qui concernent la cornée sont des techniques ablatives :
on utilise un laser qui sculpte la cornée en fonction du défaut réfractif à traiter.
Le laser Excimer peut être utilisé seul, et on réalise alors une photo kératectomie réfractive, PKR de son petit nom (acronyme). Cette technique est efficace, mais impose quelques jours d’inconfort en post-opératoire, le temps de la cicatrisation épithéliale (couche la plus superficielle de la cornée, qui est retirée pendant la PKR ou trans-PKR).
Le LASIK (Laser-Assisted In-Situ Keratomileusis) utilise le laser Excimer également pour modeler la cornée mais après réalisation d’un lenticule superficiel. Le lenticule, petite calotte ronde, peut être créé à l’aide d’une lame vibrante (micro-kératome) ou plus volontiers à l’heure actuelle à l’aide d’un laser femtoseconde qui réalise une découpe encore plus sécure. Cette technique a des avantages certains, récupération rapide, absence de douleur en post-opératoire, mais exige d’avoir une cornée parfaite, sans la moindre anomalie ou zone suspecte.
Le SMILE (Small incision lenticule extraction) tire profit du laser femtoseconde uniquement pour créer un lenticule au sein de la cornée, ce lenticule étant retiré par le biais d’une petite incision, elle-même produite par le même laser. Le SMILE consiste donc à créer une solution de continuité antérieure et postérieure, au sein de la cornée : le lenticule ainsi généré a un volume correspondant à l’amétropie à traiter. Cette technique est aussi réservée aux cornées « parfaites », avec une bonne épaisseur initiale, sans asymétrie, sans défaut biomécanique.
2- Les techniques chirurgicales qui consistent à rajouter une lentille intraoculaire :
Ce sont des techniques chirurgicales « additives » puisqu’on rajoute une lentille à l’intérieur de l’œil pour corriger le défaut visuel initial. Ces alternatives sont envisagées notamment en cas de forte amétropie, ou de cornée suspecte, chez des patients jeunes chez qui on cherche à conserver l’accommodation. Les lentilles intraoculaires que l’on appelle aussi implants, peuvent être positionnés soit en avant soit plus volontiers en arrière de l’iris, devant le cristallin. On réalise une « implantation phaque » : mise en place d’un implant à l’intérieur de l’œil alors que le cristallin est toujours en place.
3- Les techniques chirurgicales qui consistent à agir sur le cristallin :
On réalise alors une chirurgie du cristallin clair, identique à une chirurgie de la cataracte, mais sans cataracte. On retire le cristallin tout en conservant son enveloppe qui va servir de soutien à l’implant artificiel qui remplace le cristallin natif. Cet implant est calculé en préopératoire pour corriger les défauts visuels myopie, hypermétropie, astigmatisme et presbytie. Cette technique supprimant classiquement l’accommodation, est plus souvent réservée aux sujets de plus de 55 ans. Elle impose de vérifier rigoureusement la rétine en préopératoire.
Comment se fait le choix de la technique chirurgicale ?
Ce choix est guidé par le résultat des examens préopératoires, votre âge, vos activités professionnelles, vos loisirs… Votre ophtalmologiste vous exposera les bénéfices et risques potentiels de chaque technique qui vous est accessible et vous choisirez de concert avec votre praticien votre chirurgie « personnalisée ».
Mon amie a pu bénéficier d’un LASIK, pourquoi pas moi ?
Chaque proposition thérapeutique est unique et correspond au patient examiné : c’est une proposition « sur mesure » qui ne s’adresse qu’à la personne concernée. Cette proposition étant fonction de différents paramètres individuels, elle ne peut pas être déclinée à d’autres personnes. Il est important de comprendre que si vous n’êtes pas éligible à une technique chirurgicale, c’est qu’il y a une raison médicale derrière cela : il s’agit de bien respecter cette réserve sous peine d’avoir à déplorer une complication. Par ailleurs votre ophtalmologiste vous aidera à trouver la meilleure formule pour votre cas particulier : il y aura une solution qui vous fera courir moins de risques.
Comment se passe en pratique une intervention de chirurgie réfractive ?
Les aspects pratiques peuvent être légèrement différents d’une technique à l’autre.
Pour les chirurgies s’adressant à la cornée (PKR, LASIK, SMILE), il n’y a pas de visite anesthésique à envisager en préopératoire, les deux yeux peuvent être opérés le même jour. L’anesthésie consiste en l’instillation de collyres qui insensibilisent la surface de l’œil : aucune sensation douloureuse n’est à redouter pendant la chirurgie. La chirurgie est rapide, entre 5 et 20 minutes par œil suivant la technique utilisée. Vous pourrez rentrer à la maison juste après votre opération, prévoyez une paire de lunettes de soleil, car la lumière risque d’être gênante dans les suites immédiates. On vous remettra une ordonnance à suivre pour optimiser la cicatrisation et éviter toute complication infectieuse : vous aurez donc des collyres à mettre dans les yeux au décours de votre procédure. La récupération visuelle est rapide (12 à 24h) pour le LASIK ou le SMILE, plus longue de l’ordre de 4-5 jours pour la PKR. Des visites de contrôle seront programmées au cabinet afin de vérifier que tout se passe au mieux.
Pour les chirurgies qui impliquent la mise en place d’une lentille intra-oculaire, implantation phaque ou chirurgie du cristallin, une visite anesthésique préopératoire peut être recommandée voire imposée dans certaines circonstances. L’anesthésie est le plus souvent topique, avec des collyres anesthésiants, même si dans certains cas une anesthésie générale peut être préconisée. Les deux yeux sont opérés à quelques jours d’intervalle, et vous pourrez rentrer à la maison au décours de la chirurgie (chirurgie ambulatoire). Une ordonnance médicamenteuse vous sera remise et des contrôles organisés là encore pour vérifier la bonne évolution de vote situation oculaire.
Dans tous les cas, ces chirurgies se déroulent dans des blocs opératoires dédiés, dans des cliniques spécialisées, avec des plateaux techniques optimisés, pour garantir aux patients confort et sécurité.
En ce qui concerne une éventuelle prise en charge des frais chirurgicaux, il est important de comprendre que ces chirurgies sont des chirurgies fonctionnelles, non prises en charge par l’Assurance Maladie : il s’agit d’actes chirurgicaux « hors nomenclature » au même titre que des chirurgies à visée esthétique par exemple. En revanche, ces chirurgies peuvent être prises en charge par votre assurance complémentaire, et il vous incombe de vérifier cela en présentant le devis qui vous est remis en préopératoire auprès de ces organismes.
Est-ce qu’il y a un risque à se faire opérer ?
C’est une question essentielle. La chirurgie réfractive est une chirurgie réglée, aboutie, faisant intervenir des appareils de haute technologie, avec des vérifications récurrentes et des mises à jour imposées. Néanmoins, il n’existe pas de chirurgie sans risque…et il serait malhonnête de vous faire croire le contraire. Ces risques sont rares, maitrisés autant que faire se peut, en respectant chaque process et chaque recommandation, à toutes les étapes du parcours : en pré, per et post opératoire. L’expérience de votre chirurgien intervient, sa disponibilité et ses délais d’intervention en cas de problème sont essentiels. Un éblouissement, des halos, un voile intermittent, des fluctuations de la vision sont classiques le premier mois. Les risques les plus fréquents concernent la sous ou sur correction du défaut visuel initial, une « retouche » peut être rendue nécessaire dans certains cas. Les risques infectieux ou inflammatoires sont rares mais imposent une prise en charge rapide. Le risque de déformation cornéenne induite ou aggravée par la chirurgie est redouté en cas de chirurgie cornéenne et justifie tout le bilan préopératoire proposé. Parmi les causes d’insatisfaction, on retrouve la sécheresse oculaire, la perception de halos lumineux nocturnes, la gêne à la lumière…mais ces effets secondaires sont rares et souvent transitoires.
Votre ophtalmologiste vous expliquera en détail tous les risques possibles, et vous remettra un document écrit qui liste tous ces risques. Il ne faut pas réduire cette chirurgie à ces risques, qu’il est important certes de prendre en considération ; mais la chirurgie réfractive est une chirurgie pourvoyeuse de grandes satisfactions pour les patients, il ne faut pas l’oublier non plus. Entourer l’acte chirurgical de sérieux et de précautions permet de limiter autant que faire se peut cette notion de risque et de réduire ainsi le taux de complications.
Quand pourrai-je reprendre mes activités après une telle chirurgie ?
Les activités professionnelles peuvent généralement être reprises 2-3 jours après une chirurgie réfractive, il faut généralement compter une petite semaine après une PKR pour retrouver le confort visuel après cicatrisation complète. La conduite nocturne, le travail sur écran peut nécessiter un ajustement au début et vous récupérez progressivement vos capacités visuelles dans toutes les circonstances. Il est généralement conseillé d’interrompre toute activité sportive au moins 15 jours et 1 mois pour toute activité nautique, natation, voile…. De la même façon, on vous recommandera de ne pas vous maquiller les yeux pendant quelques semaines, et de ne plus vous frotter les yeux, en particulier si vous avez bénéficié d’une chirurgie de la cornée. Une protection effective contre les rayons de soleil est recommandée pour tous, même en l’absence de chirurgie préalable ; nous savons à présent que le soleil est nocif pour la peau mais également pour les yeux.
Vais-je devoir un jour reporter des lunettes ou des lentilles de contact après une telle intervention ?
Oui, cela est possible. D’une part il est important de comprendre que le résultat de la chirurgie dépend des mesures effectuées en préopératoire mais également de la façon dont votre œil va répondre au traitement laser : de temps en temps il persiste un petit défaut de vision nécessitant une reprise au bloc opératoire ou le port de lunettes accessoires. D’autre part, les défauts de vision corrigés peuvent évoluer au fur et à mesure du temps qui passe, l’effet du laser peut régresser plus rarement avec nos lasers actuels. Enfin, au moment de la presbytie, ce défaut de vision se rajoutant à celui qui a été corrigé chirurgicalement, il est possible que vous ayez besoin d’un soutien en vision de près.
Quelles activités sportives pourrai-je pratiquer après ma chirurgie réfractive ?
En post opératoire immédiat, il vous sera généralement demandé d’interrompre toute activité sportive, et notamment toute activité mettant en contact vos yeux avec de l’eau (natation, ski nautique…). Sur le long terme, il est préférable d’éviter toute source de traumatisme potentiel pour l’œil, et les sports de combat peuvent être contre-indiqués en ce sens, au décours d’un LASIK, en particulier si vous aviez une myopie relativement importante initialement.
Je suis décidé, comment passer à l’acte ?
La marche à suivre est relativement simple et systématisée :
1- Vérifier que votre correction visuelle ne s’est pas modifiée depuis plus de deux ans, et que vous avez bien fêté votre 20è anniversaire au moins.
2- Prendre rendez-vous au cabinet pour faire le bilan préopératoire, prévoyez bien une heure de consultation pour la réalisation de tous les examens nécessaires. Idéalement, il faut interrompre le port de lentilles souples 3 jours (une semaine pour les lentilles rigides) avant la consultation pour ne pas courir le risque d’avoir une empreinte sur la cornée qui pourrait fausser les examens. Une deuxième consultation peut être rendu nécessaire, le Dr BLUMEN-OHANA, vous en parlera si besoin. Au terme du bilan, une indication opératoire est proposée.
3- Programmation de la chirurgie qui est réalisée en clinique. Les rendez vous post opératoires sont également envisagés, l’ordonnance des soins à réaliser vous est remise au décours de la chirurgie.
4- La surveillance de vos yeux devra être poursuivie au-delà de cette chirurgie, car ces techniques corrigent le défaut visuel mais vos yeux méritent d’être surveillés pour tout le reste, et ce, toute votre vie durant.